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La crise de la quarantaine : le temps des questionnements et de la recherche d’un nouveau souffle

Dernière mise à jour : 9 janv. 2021


Dans son article «la crise de la quarantaine», la psychologue Catherine Marchi explique que cette crise que l’on pourrait requalifiée de crise du milieu de vie, est loin d’être un mythe dans la mesure où chaque individu y est confronté.

Aujourd’hui, les enquêtes sociologiques montrent que la «crise» s'est déplacée et concerne plutôt les personnes qui approchent de la cinquantaine.

Grandir, mûrir, « vieillir », impose une suite de renoncements nécessaires. Cela signifie de devoir faire des choix. Puis arrive l'heure du bilan et de la confrontation au réel.

C’est donc vers la cinquantaine, au moment où nous prenons conscience que la vie est courte et qu’il nous reste en définitive peu de temps pour changer d’horizon si nous ne sommes pas heureux, que surgissent une multitude de questions : Que sont devenus nos rêves, nos aspirations ? Qu'en est-il du bonheur tant espéré ? Sommes-nous avec les bonnes personnes ? Avons-nous fait les bons choix de vie ?

Si pour la majorité des individus, ce changement se réalise en douceur, il peut aussi provoquer une véritable crise d'identité et un désir radical de renouveau.

Pour le psychiatre Christophe Fauré, auteur d’un livre sur la question (« Maintenant ou jamais », éd. Albin Michel, 2011), la « crise de la quarantaine » doit être considérée comme une transition, un temps charnière de l’existence qui loin d’être nécessairement critique, nous offre l’occasion de nous épanouir.

Christophe Fauré explique que ce sentiment de mal-être est la manifestation d'un mouvement psychique très profond, qui tend paradoxalement vers l’accomplissement bien qu’il soit généralement vécu dans une certaine confusion intérieure.

En effet, dans la première moitié de la vie, il y a un mouvement psychique tourné vers l'extérieur, c’est à dire vers la construction. Nous nous accrochons au regard d'autrui pour exister aux yeux de nos parents, de nos professeurs, de l'école... C'est l'acquisition d'un statut social, de biens matériels.

Puis vers 40-50 ans, nous observons un courant inverse, vers l'intérieur qui vient faire émerger en nous des besoins plus spirituels, tendant davantage vers l'essentiel.

Ainsi, l'entrée dans cette transition du milieu de la vie se fait très souvent par une prise de conscience de la relativité de cette construction sociale, du sens de notre vie.

C'est comme si, parvenu à ce stade de notre existence, il nous manquait "quelque chose " pour parvenir à la complétude.

Pour Christophe Fauré, il est important de ne pas occulter, « étouffer » cette dynamique intérieure car le risque est un appauvrissement de soi, la dépression, voire la maladie.

Pour effectuer cette transition, il est donc important de réexaminer, de réévaluer notre vie et nos relations à autrui, d'accepter notre corps qui n'est plus tout à fait le même, etc...

Ainsi, il ne faut pas craindre de nous poser des questions que ce soit sur notre travail, notre vie familiale, amoureuse, personnelle : « De quoi ai-je envie, poursuivre ce job, arrêter ? » « De quoi ai-je besoin ? », etc.

On le voit, cette crise du milieu de vie est une période de recherche de quête, un véritable appel intérieur où nous sommes en mue et qu’il faut savoir écouter et accepter.

Pourtant, nous allons résister à ce changement car nous avons peur de perdre notre ancien moi, celui de la première moitié de vie, c’est-à-dire tout ce qui nous définissait auparavant. Mais, paradoxalement, si nous n'acceptons pas de lâcher notre ancien moi, nous risquons de perdre l’épanouissement de notre moi le plus profond.

Il s’agit donc de laisser enfin de la place à cette autre partie de nous-même que nous avons laissée jusque-là dans l’ombre, pour pouvoir vivre et exister aux yeux d’autrui.

C’est en dépassant ce moment charnière que nous parviendrons à retrouver alors une fondation intérieure, une assise qui nous permettra de nous tourner vers l’extérieur mais de manière différente.

Faire ce chemin vers soi est difficile, voire douloureux et souvent inquiétant car il réclame de faire un réel effort pour aller chercher et établir de nouvelles fondations. Cependant, il reste indispensable et fécond si nous voulons faire la paix avec nous-même pour devenir ce que nous sommes vraiment.

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